La Générosité rend le Réseautage efficace

« Redouté par les uns et adulé par les autres, le réseau des réseaux présente un double visage : ce peut être à la fois un danger et un vecteur de liberté » — Elisabeth Guigou (Femme d’état, Femme politique, Ministre)

🟣 Si le thème du réseau relationnel vous intéresse, vous êtes certainement familier avec le nombre du Dunbar. Selon cet anthropologue britannique et un biologiste de l’évolution, la taille de notre cerveau détermine le nombre maximal de personnes avec lesquelles nous pouvons avoir une relation de qualité. Dans le cas de l’humain contemporain, ce nombre s’élève à environ 150 personnes.
Plus précisément, nos relations forment des cercles concentriques en fonction de leur qualité. Selon Robin Dunbar, nous pouvons avoir : 

• ~5 amis très proches
• ~15 meilleurs amis
• ~50 bons amis
• ~150 amis

Au delà, et incluant ces derniers, comme des poupées emboîtées, nous pouvons aussi avoir :

• 500 « connaissances »
• 1 500 personnes dont on connait le nom
• 5 000 personnes dont on connait le visage

🟣 La théorie de Dunbar date de 30 ans. Saviez-vous que depuis, malgré les nombreuses attaques, cette théorie reste solide ?

▶️  Voir l’article Dunbar, R. (2021, May 12). Dunbar’s number: why my theory that humans can only maintain 150 friendships has withstood 30 years of scrutiny. The Conversation.

🟣 Le paradoxe du RÉSEAUTAGE
Comment tirer parti des travaux de Dunbar dans notre volonté de développer un réseau professionnel efficace ? Comment concilier l’affirmation de Dunbar selon laquelle nous ne pouvons avoir que 150 amis, avec les milliers de contacts que l’on peut accumuler sur son profil LinkedIn ? Lorsque l’on a plus de 1 000, 5 000, 10 000 contacts, comment avoir une relation avec chacun d’entre eux ?

🟣 La GÉNÉROSITÉ

La solution à ce paradoxe (ne pouvoir avoir que 150 relations de qualités et vouloir développer un réseau de milliers de personnes) réside dans les travaux de recherche d’une autre équipe (Kumar & Epley, 2022). Selon ces auteurs, la générosité permet d’étendre considérablement notre impact. En effet, une relation de qualité selon Dunbar est à double sens : de toi à moi et de moi à toi. Avec la générosité, il est possible d’être à sens unique. Vous pouvez être généreux envers 1 000, 5 000, 10 000 ou plus, sans aucune limite, notamment en utilisant les réseaux sociaux pour donner et non pour recevoir. La puissance des réseaux sociaux est que ce que vous donnez (votre expertise, votre expérience…) peut être reçu par des millions de personnes que vous ne « connaissez » pas vraiment.

🟣 La SOUS-ESTIMATION du R.O.I.
Ce que montre l’équipe de Kumar et Epley, c’est que l’on sous-estime généralement la valeur de la générosité pour celui qui en bénéficie. Vous donnez sur les réseaux votre expertise, et vous pensez la dilapider pour des gens qui vont l’utiliser sans aucune reconnaissance. Or c’est précisément l’inverse qui se produit. Votre générosité donne une valeur additionnelle à l’expertise que vous partagez. En outre, votre générosité est contagieuse, et conduit les bénéficiaires à être plus généreux.

Au final, lorsque vous aurez quelque chose à demander à l’un de vos contacts virtuels, il sera ravi d’essayer de vous aider. Et vraisemblablement, ce contact entrera alors dans votre cercle de vos connaissances (500) voire même un jour dans le cercle de vos amis (150).

▶️  Voir l’article Kumar, A., & Epley, N. (2022). A little good goes an unexpectedly long way: Underestimating the positive impact of kindness on recipients. Journal of Experimental Psychology: General.

🟣  Ma CONCLUSION

La pratique du réseautage professionnel, sur des milliers de contacts accumulés sur les réseaux sociaux, tire sa puissance de l’articulation des travaux de Dunbar sur les cercles de connaissances avec les travaux sur la générosité de Kumar et Epley. En étant généreux de votre expertise sur les réseaux sociaux, vous êtes à la fois utile pour vos contacts et pour vous-même !