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Apprendre à lâcher prise

Cadran au LATAM

Le mot de Jean-François

Apprendre à lâcher-prise

El artículo en español se encuentra después de la versión en francés.

« Je suis désolé, je suis convaincu que le coaching m’aiderait à m’organiser et à voir plus clair dans ma vie, mais en ce moment je suis vraiment trop occupé ! »

J’entends souvent cette excuse, et ne peux que penser qu’il s’agit de l’esprit de mon client, à l’image de son agenda, qui est saturé par une multitude de pensées qu’il a du mal à ordonner, organiser, prioriser. On a trop tendance à vouloir tout garder en tête, à l’image des vieux objets que l’on n’utilise plus mais dont on ne se défait pas car ils peuvent servir un jour.

André Gide disait que choisir, c’est renoncer. Se décider à jeter, ou donner, un objet, c’est renoncer à l’avoir sous la main. De même, se permettre de ne plus penser à certains thèmes, c’est accepter de les oublier. Et ne plus participer à toutes les activités dans notre travail, c’est cesser de vouloir tout contrôler. Et tout cela demande du courage.

Il y a quelques semaines une cliente, patronne d’une entreprise de services, m’a confié son angoisse quant à sa capacité à garder le contrôle de tous les aspects de sa société.

Le lâcher-prise consiste précisément à abandonner le besoin de contrôler tout et tout le monde. Cela peut être difficile, car les leaders ont tendance à être des personnes qui aiment avoir le contrôle. Cependant, le lâcher-prise est essentiel pour la réussite, car il permet aux leaders de déléguer, de faire confiance à leurs équipes et de se concentrer sur les choses les plus importantes, comme leur développement personnel. 

Dans cet article, je décrirai quels sont les mécanismes, tels que la peur ou l’angoisse, qui bloquent notre démarche de lâcher-prise, et je présenterai le triangle d’or, les trois comportements qui permettent d’en venir à bout.

Comportements de base

  • Le micromanagement est souvent cité comme l’un des comportements les plus associés à la difficulté de lâcher prise chez les managers. Selon une analyse publiée sur LinkedIn, 79 % des salariés ont été micro-managés au moins une fois dans leur vie professionnelle.
  • Des recherches ont montré que le manque de délégation est un comportement courant chez les managers qui ont du mal à lâcher prise.
  • Le manque de confiance envers les employés est un facteur clé contribuant à la difficulté des managers à lâcher prise.
  • La résistance au changement est également l’un des comportements les plus courants chez les managers qui ont du mal à lâcher prise.
  • Un manager qui a du mal à lâcher prise peut avoir un fort besoin de validation et de reconnaissance de son travail. Il peut avoir du mal à accepter que d’autres membres de l’équipe puissent prendre des décisions ou réussir sans sa présence ou son approbation.

Ces comportements sont souvent liés à des peurs telles que la peur de l’échec, la peur du rejet, la peur de l’inconnu ou la peur de la vulnérabilité. Ils répondent aux leçons apprises dans l’enfance lorsque nous cherchions de la nourriture et de la protection, lorsque nous vivions dans un monde de géants. Nous dépendions à juste titre de nos aînés pour notre sécurité et notre estime de soi. Nos structures de croyance les plus puissantes sont donc celles qui sont liées à nos définitions de la sécurité et de l’identité.

Bob Anderson explique qu’en réponse à l’impuissance et à la vulnérabilité que nous avons ressenties, nous adoptons une des deux stratégies suivantes : la dépendance ou le contrôle. La plupart d’entre nous avons transféré ces stratégies de manière transparente et inconsciente dans notre vie professionnelle.

La dépendance est un état d’être qui nous amène à nous tourner vers les autres pour trouver notre valeur. Nous renonçons ainsi au contrôle de notre propre vie et de notre propre destin. Cette dépendance peut être handicapante, car elle diminue notre pouvoir personnel. Notre désir insatiable d’approbation découle d’une croyance erronée selon laquelle notre estime de soi est étroitement liée à l’opinion que les autres ont de nous.

Le besoin de contrôler implique une tendance à rivaliser avec les autres, à les dominer et à se surpasser. C’est une stratégie utilisée pour établir notre identité et notre sentiment de sécurité. Comme pour la dépendance, le contrôle est basé sur la peur de l’échec. Si nous échouons, notre estime de soi est mise à nu.

Dans les deux cas, plus nous avons besoin de ce type de réaction, moins nous sommes susceptibles d’agir en fonction de notre vision et de nos valeurs. Alors que nous croyons agir dans notre propre intérêt, nous nous éloignons en fait de nos objectifs de vie.

Le Triangle d’or du lâcher-prise

Le Triangle d’Or présenté ici est une description de trois principes fondamentaux sur lesquels nous devons travailler pour nous libérer des comportements limitants, la dépendance ou le contrôle, qui nous empêchent d’agir dans l’intérêt de notre vision.

Reconnaître ses peurs

Il est important de reconnaître et d’explorer nos peurs afin de mieux comprendre ce qui nous empêche de lâcher prise. En prenant conscience de nos peurs, il est possible de les remettre en question, de les affronter et de développer des stratégies pour les surmonter progressivement.

Le courage n’est pas l’absence de peur, qui est une lésion cérébrale. Le courage, c’est la volonté d’agir malgré la peur. – Scott Peck

Cultiver la confiance en soi

En développant une bonne estime de soi et une confiance en ses propres capacités, il devient plus facile de faire confiance aux autres, de déléguer des responsabilités et de renoncer au besoin de tout contrôler. Cela nécessite de travailler sur sa propre authenticité (voir l’article « Vers un leadership authentique« ).

L’acceptation

Au sommet du triangle se trouve l’aspect le plus difficile du lâcher-prise. Il s’agit d’accepter des aspects de son passé, des aspects de soi-même. Cela signifie également qu’il faut abandonner les attentes concernant la façon dont les choses auraient dû se passer. Et cela signifie aussi accepter que, souvent, vous n’avez pas entièrement raison, que les autres personnes ont au moins 2 % de raison.

L’acceptation signifie également le pardon. Pardonner à ceux qui nous ont fait du mal, en tirer une leçon positive. Et surtout, se pardonner à soi-même, cultiver l’autocompassion. Savoir se traiter en ami, éviter les critiques excessives ou de s’appesantir sur ses propres défauts. Cette pratique aide à être plus résilient face à l’échec et contribue à un niveau de bien-être plus élevé.

Ceux pour qui l’autocompassion est une force :

  • Comprennent que les erreurs sont inévitables et peuvent être surmontées.
  • Se concentrent sur leurs forces et leurs opportunités plutôt que sur leurs défauts.
  • Savent éviter d’être inutilement durs envers eux-mêmes lorsqu’ils échouent.

Il est important de noter que le processus d’apprentissage du lâcher-prise varie d’une personne à l’autre. Il nécessite de la patience, de la pratique et un profond travail de prise de conscience. Il ne faut pas hésiter à explorer différentes stratégies et approches pour trouver celles qui fonctionnent le mieux et, ne pas hésiter à prendre le temps de se tourner vers un coach pour faciliter la prise de conscience, la connaissance de soi et la prise de décision.

Muy pronto

JEAN-FRANÇOIS LEVY

International Executive and Team Coaching

Jean-François Levy, International Executive Coach certifié ICF de niveau PCC, est spécialisé dans le Leadership Collaboratif. Il accompagne le dirigeant à l'international à "Prendre conscience de ses talents comme tremplin pour son épanouissement personnel et professionnel…"

Franco-mexicain de naissance, il a développé une expertise dans le développement organisationnel des PME et des entreprises familiales au Mexique, où il réside depuis 2000. Auparavant, il a exercé des fonctions de dirigeant au sein de grandes entreprises en Angleterre, en France et au Brésil, puis comme directeur des opérations au sein d'une PME familiale.

Avec plus de 30 ans d’expérience en management interculturel et la maîtrise de la Co-CREATiVE Communication®, il permet aux dirigeants d'exprimer leur style personnel de leadership tout en l’adaptant à la situation culturelle de leur organisation.

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