J’ai enfin été promue !

« Pour vous gérer vous-même, utilisez votre tête ; pour gérer les autres, utilisez votre cœur » — Eleanor Roosevelt

Victoire rentra chez elle, ses yeux pétillants de bonheur, un large sourire illuminant son visage. Sa démarche reflétant une assurance nouvellement acquise elle ouvra la porte d’entrée avec énergie, et c’est avec excitation et fierté qu’elle annonça la nouvelle à sa famille : elle venait d’être promue !!

Son nouveau poste démontrait la confiance que ses chefs avaient en elle : on lui confiait plus de responsabilités, elle allait être à la tête d’une nouvelle équipe, plus grande que la précédente, et devrait dorénavant intervenir directement avec le top management de son organisation.

Suivons un peu Victoire lors des premières semaines à son nouveau poste. Très rapidement elle se rend compte qu’elle doit gérer un travail de plus grande envergure, avec des enjeux potentiellement plus importants. Sa promotion s’accompagne d’attentes accrues, et elle se sent poussée à faire rapidement ses preuves et à démontrer que la promotion est méritée. Ce nouveau poste implique un rôle beaucoup plus orienté vers la gestion et la mise en veilleuse de ses connaissances spécialisées, car sa nouvelle équipe dispose en fait de plus de connaissances techniques qu’elle-même.

C’est alors qu’elle commence à douter. Elle a l’impression que certains de ses nouveaux collaborateurs testent ses connaissances. Pour leur démontrer qu’elle sait de quoi elle parle, elle exécute elle-même les tâches qu’elle connait bien. D’ailleurs, c’est plus facile que de devoir leur expliquer comment faire, elle est très rapide sur ces opérations. Sauf que cela la met en retard sur des rapports que ses supérieurs lui demandent. Elle travaille donc plus tard le soir, se lève plus tôt, sacrifiant son équilibre travail/vie personnelle. On la voit tard dans la nuit terminer une présentation, qu’elle aura du mal à donner le lendemain après une nuit trop court.

S’installent, en plus d’un syndrome de l’imposteur, la fatigue, la peur de ne pas y arriver, un niveau de stress qu’elle n’a jamais connu, voire un risque de burnout.

Nous venons de voir très schématiquement les risques inhérents à une prise de poste. Si fort heureusement la plupart des managers s’en sortent plutôt bien, ce processus d’adaptation est néanmoins souvent long. Il faut parfois des mois, voire des années, pour qu’ils atteignent un niveau de performance similaire à celui qu’ils avaient avant la promotion, et il y a des échecs.

Les 4 erreurs à ne pas commettre

Voyons ci-dessous certaines erreurs à éviter et quelques-unes des compétences que doivent développer les managers nouvellement promus :

Erreur nº1. Ne pas déléguer suffisamment.

Il n’est pas nécessaire de prouver ses compétences en s’occupant d’un trop grand nombre de tâches : la promotion signifie en soit une reconnaissance tacite de ces compétences. En revanche, ne pas déléguer suffisamment conduit à l’épuisement professionnel et à une baisse de la productivité de l’équipe.

Erreur nº2. Micromanager

Il est naturel qu’un ou une manager qui prenne un nouveau poste ait doute de soi, de ses talents de gestionnaire ainsi que des capacités son équipe. Il ou elle peut alors avoir tendance à superviser et à contrôler étroitement le travail et la prise de décision de ses subordonnés.

Erreur nº3. Ne pas investir suffisamment dans les relations

Un leader efficace doit maintenir un bon équilibre entre les tâches et l’établissement de relations avec les membres de l’équipe, les pairs et les cadres supérieurs. Ne pas investir suffisamment dans ces relations peut entraîner un manque de soutien et de collaboration.

Erreur nº4. Ne pas chercher de soutien ou de coaching

Essayer de s’adapter à son nouveau rôle sans demander l’aide de coachs, de mentors ou de collègues peut conduire à l’isolement et à une augmentation du stress. Bien qu’il soit assez logique de chercher du soutien, on a trop tendance à vouloir s’en tirer seul.

Comment se donner les moyens de réussir

Nous présentons ci-dessous quelques compétences clé essentielles au ou à la manager qui intègre un nouveau poste synonyme d’évolution professionnelle. Il est à noter que même si certaines de ces compétences ont déjà été développées et maîtrisées, faire face à de nouveaux défis nécessite une réévaluation et un approfondissement des aptitudes.

Piste nº1. Leadership et gestion des équipes

La capacité à diriger et à gérer efficacement une équipe est primordiale. Il s’agit notamment de motiver les membres de l’équipe, de déléguer les tâches de manière appropriée, de résoudre les conflits et de favoriser un environnement de travail positif qui encourage la croissance et la productivité.

Piste nº2. Communication assertive – prise de décision

Une communication efficace est essentielle. Il s’agit non seulement de transmettre des messages de manière claire et convaincante, mais avant tout de savoir écouter activement. Toute prise de décision doit nécessairement passer par une phase d’écoute des membres des équipes, lesquels étaient le plus souvent en place avant l’arrivée du ou de la manager nouvellement promue.

Piste nº3. Adaptabilité et gestion du changement

La capacité à s’adapter à des environnements changeants et à gérer efficacement les transitions est essentielle, en particulier pour les postes de haut niveau. Il s’agit notamment d’être ouvert aux nouvelles idées, flexible en réponse au retour d’information et aux changements, et capable de diriger d’autres personnes dans le cadre de transformations au sein de l’organisation.

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