Carrière à l’international
Les clés d’un succès interculturel
Comment réussir son intégration professionnelle en Thaïlande ?
Réussir son intégration professionnelle en Thaïlande
Quels sont les grands principes pour réussir sa communication professionnelle en Thaïlande ?
Témoignages
Florian Compe, Asia Director of Business Development & Projects, Weexa, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« Il faut être le plus simple, le plus clair, et le plus précis possible.
L’anglais n’étant pas la langue maternelle de tout le monde, il faut toujours demander une confirmation à travers des questions directes, et toujours tout formuler par écrit. »
Jean-Marc Van Hoeck, Directeur Technique, Sodexo, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« Il y a la barrière du langage. Très peu de Thaïlandais ont un bon niveau de compréhension et en plus leur anglais est l’accent Oxford. Avec notre accent francophone c’est complique, donc il faut veiller à notre accent. C’est normal avec le langage thaï ou il y a 4 tons et pour le même mots, il peut avoir différentes signification. »
Paul Massard, coach partenaire de Cadran en Thaïlande, témoigne de son expérience :
« Politesse, courtoisie et patience sont indispensables dans la communication professionnelle. Le désaccord ou les critiques négatives doivent être exprimés avec la plus grande retenue, car les Thaïlandais l’interprètent comme une attaque personnelle. »
« Le concept de sanuk, ou sabai sabai (que la vie doit être amusante, légère et agréable) est important dans la culture thaïlandaise. Cette notion est souvent privilégiée par rapport à l’ambition individuelle ou à la compétition. »
Nicolas Bree, Directeur Commercial Indochine, Hilton, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« Le « oui » thaïlandais peut signifier « peut-être » ou « je ne sais pas ». Soyez patient et clarifiez les intentions de vos interlocuteurs en reformulant leurs propos et en posant des questions précises. »
« Le sourire est un élément essentiel de la communication professionnelle en Thaïlande. Il adoucit les échanges, désamorce les tensions et crée une atmosphère positive. L’humour, utilisé avec subtilité, renforce les liens et facilite la collaboration, contribuant ainsi à une intégration professionnelle harmonieuse. »
Philippe Rossetti, Directeur Artistique, Central Retail, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« Les thaïlandais sont extrêmement bien élevés et n’élèvent jamais la voix car c’est un signe de faiblesse émotionnelle. Il est donc absolument nécessaire de réfréner ses pulsions à tous niveaux. »
Analyse
Pour réussir sa communication professionnelle en Thaïlande, il est essentiel de comprendre et de respecter la culture locale. Voici quelques grands principes à prendre en compte :
- Soyez poli et amical : Utilisez des formules de politesse et un langage respectueux lors de vos interactions professionnelles. Le sourire est également important et est souvent utilisé comme signe de politesse.
- Utilisation du langage respectueux : Utilisez un langage respectueux et poli lors de vos interactions professionnelles. Utilisez les titres appropriés lorsque vous vous adressez à quelqu’un, comme « Khun » suivi du prénom ou du nom de famille.
- Comprendre la notion de « sanuk » : La notion de « sanuk », qui signifie plaisir ou amusement, est importante en Thaïlande. Essayer d’apporter une touche de légèreté et d’amusement dans les interactions professionnelles peut être apprécié.
- Évitez la confrontation directe : Les Thaïlandais préfèrent éviter les confrontations directes et privilégient les approches plus douces et indirectes pour résoudre les conflits. Il est important de faire preuve de diplomatie et de patience dans les situations délicates.
En respectant ces principes et en faisant preuve de sensibilité culturelle, vous serez mieux préparé à réussir vos communications professionnelles en Thaïlande.
Quel comportement faut-il adopter dans un contexte professionnel ?
Le comportement et la culture professionnels en Thaïlande se distinguent de la France.
Témoignages
David Le Ny, Chief Human Resources Officer, Olmix Group, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« Un point essentiel pour le comportement : le respect, la politesse systématique, le sourire. Pour autant, il ne faut surtout pas croire que le conflit n’existe pas en Thaïlande. J’ai eu la surprise de voir des messages, des emails ou autres, très durs entre collègues qui travaillaient à 10 mètres les uns des autres. En fait, les choses se disent, mais ne se voient pas.
Quand on est étranger, on devine, on voit les conflits entre les Thaïs. Il ne faut pas forcément s’en mêler, mais être respectueux. Il faut faire confiance aux Thaïs pour régler les conflits entre eux.
Aussi, il faut savoir trouver la bonne personne qui va faire le pont entre vous et la culture dans laquelle vous arrivez. Ça peut être des binationaux, ça peut être des gens qui ont étudié à l’étranger, ça peut être des gens qui ont une vraie curiosité pour vous et ce que vous faites.
Cette personne va vous donner les clés rapidement de la société dans laquelle vous arrivez, et va vous éviter des erreurs en vous donnant un feedback. »
Robin Deblangy, CEO, Gontran Cherrier International, témoigne de son expérience dans l’entretien que j’ai mené avec lui :
« C’est un pays avec une énorme énergie car la population est très jeune, pleine d’ambition et de projets. Le fait que ce soit un pays à majorité bouddhiste aussi joue un grand rôle dans les rapports d’affaire. Ils ont des principes bien à eux auxquels je m’identifie facilement. J’ai toujours beaucoup aimé la Thaïlande pour cela. »
Nicolas Bree, Directeur Commercial Indochine, Hilton, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« S’habiller de manière professionnelle et respectueuse est essentiel. Privilégiez des vêtements couvrants et adaptés au contexte professionnel. »
« Évitez les gestes brusques et le contact physique direct. Privilégiez un ton calme et une posture sereine, en restant attentif aux signes non verbaux de vos interlocuteurs. »
Stéphane Rousseau, ex-Associate Dean For Academic Affairs, School of Global Studies, Thammasat University, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« Suepsan : ce mot peut être traduit par « relations » ou « connexions », mais sa signification va au-delà de ces simples traductions. Il fait référence à la pratique de la construction de relations et du maintien d’un réseau de connexions à la fois personnelles et des fins professionnelles. Construire et entretenir des relations, participer à des événements de réseautage, faire preuve de confiance et de soutien mutuels et être des participants actifs dans la communauté des affaires thaïlandaise peut aider à établir un « Suebsan » fort, qui peut contribuer à des collaborations commerciales réussies et des opportunités. » (trad. par l’auteur).
Jean-Marc Van Hoeck, Directeur Technique, Sodexo, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« Il faut se faire accepter par ses collègues. Pour cela, le meilleur moyen est d’aller déjeuner ou diner avec les collègues. Entre midi et 1 heure et au moins 1 fois par mois, les collègues du service vont diner ensemble. Il faut crée des amitiés. Ce sont des amitiés de travail. On va a un spectacle ou un diner. Mais on aura jamais une amitié comme en Europe où on s’invite chez soi. »
« Depuis la pandémie du Covid-19, il y a pas mal de choses qui ont changé au niveau social de l’entreprise en Thaïlande : télétravail, vidéo-conférence, réduction des espaces offices et free-desk, diminution des restaurants de jour, et achat on ligne pour manger à midi. Cela rend plus difficile de socialiser. Pour obtenir une information, c’est beaucoup plus compliqué car personne ne répond au téléphone. Il faut mieux envoyer un message pour obtenir un temps de discussion. »
Paul Massard, coach partenaire de Cadran en Thaïlande, témoigne de son expérience :
« Le contrôle de ses émotions est un principe clé. Ne pas montrer sa colère. Si jamais cela arrive, il est préférable de s’excuser. »
« L’attention au langage corporel est importante : ne pas trop s’exprimer dans son propre langage et bien lire l’alignement entre le langage corporel et les paroles de son interlocuteur. Le manager thaïlandais dira oui à mes demandes sachant qu’il n’en fera rien. Il est aussi important de lire les éventuelles contradictions dans le gestuel et le ton. »
Florian Compe, Asia Director of Business Development & Projects, Weexa, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« La colère et l’énervement sont bannis, sous peine de perdre tout le monde. Sois tranquille, sois professionnel, sois humain. Le team building, les tea talk, ou juste quelques déjeuners ensemble rapprochent les gens, et solidifient les relations professionnelles. La confiance s’établit au fil du temps. »
Analyse
Dans un contexte professionnel en Thaïlande, il est essentiel d’adopter un comportement respectueux et en accord avec les normes culturelles du pays. Voici quelques comportements à adopter pour réussir dans un environnement professionnel en Thaïlande :
- Respect de la hiérarchie : La culture thaïlandaise accorde une grande importance à la hiérarchie. Il est important de montrer du respect envers les personnes d’un statut supérieur en termes d’âge, de position sociale ou de rang dans l’entreprise.
- Sourire et politesse : Le sourire est une forme de politesse et de respect en Thaïlande. Il est important de maintenir une attitude positive et aimable lors des interactions professionnelles.
- Évitez de perdre la face : Évitez de critiquer ou de corriger quelqu’un publiquement, car cela peut entraîner une perte de face et causer de l’embarras. Préférez aborder les problèmes de manière discrète et respectueuse en privé.
- Soyez ponctuel : Bien que la ponctualité puisse être plus flexible en Thaïlande par rapport à d’autres cultures, il est toujours préférable d’arriver à l’heure pour les réunions et les rendez-vous professionnels.
- Habillez-vous de manière appropriée : Adoptez une tenue professionnelle et conservatrice, en particulier si vous participez à des réunions d’affaires ou des événements formels.
- Montrez de l’intérêt pour la culture thaïlandaise : Les Thaïlandais apprécient lorsque les étrangers montrent de l’intérêt pour leur culture. Apprendre quelques mots de thaï ou être conscient des coutumes locales peut être très apprécié.
- Évitez les gestes brusques : Évitez de pointer du doigt ou de faire des gestes brusques, car cela peut être considéré comme impoli.
- Soyez patient et détendu : Les Thaïlandais apprécient un comportement calme et détendu. Évitez de montrer de l’impatience ou de l’agressivité, même dans des situations de stress.
En suivant ces conseils et en étant conscient de la culture et des normes sociales en Thaïlande, vous serez mieux préparé à interagir efficacement dans un contexte professionnel.
Comment réussir une négociation en Thaïlande ?
En suivant ces conseils et en étant conscient de la culture et des normes sociales en Thaïlande, vous serez mieux préparé à interagir efficacement dans un contexte professionnel.
Témoignages
Florian Compe, Asia Director of Business Development & Projects, Weexa, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« Dans une entreprise étrangère, les Thaïlandais achètent soit du discount, soit du branding.
Si une entreprise n’est pas connue, n’a pas de référence, il est très difficile de faire la différence, comme en Europe. Dans le monde occidental, une entreprise peut collaborer avec une autre, sans historique ou lien professionnel. Ici c’est plus difficile. Le poids de la référence et de l’image est bien plus important ici. »
Paul Massard, coach partenaire de Cadran en Thaïlande, témoigne de son expérience :
« – Il ne faut pas forcer les prises de décisions. Il faut laisser le temps et s’armer de patience. On attend de vous de la flexibilité de vos positions et la capacité à s’ajuster au fur et à mesure que les discussions avancent. »
Jean-Marc Van Hoeck, Directeur Technique, Sodexo, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« La négociation prend pas mal de temps en Thaïlande. Le dernier contrat que j’ai gagné m’a pris plus d’une année à signer. Il faut établir un climat de confiance. Pour l’achat, les compagnies Thaïlandaise sont très lentes, il peut se passer des mois pour l’achat final. En général, les Thaïs achètent aux personnes en qui ils ont confiance. Par ailleurs, si on vend un produit, il faut assurer le service après-vente. Enfin, quand un « Sale » quitte une compagnie, il part également avec ses clients. »
David Le Ny, Chief Human Resources Officer, Olmix Group, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« Les Thaïlandais ont une culture de l’argent. Ils savent compter. Le négociateur en face de vous, un vrai sens de ses intérêts et un vrai sens de l’argent. Pour autant, la relation est primordiale. Dans un marché, si au final vous ne plaisez pas au vendeur, ce dernier peut rompre l’échange et les négociations.
Ensuite, il faut être connecté au décideur, ce qui peut être parfois compliqué dans les organisations thaïlandaises.
Parfois, vous aurez l’impression qu’une réunion s’est très bien passée, puis ne pas avoir de retour. Rien ne se passe derrière car on ne vous fera pas forcément un retour négatif. Il vous faut donc prendre le temps de comprendre l’organisation avec laquelle vous négociez, essayer de comprendre ses mécanismes de décision et agir en conséquence. »
Laurent Pousse, Managing Director, East Euro Management, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
Pour lui, les clés d’une négociation réussie sont « La connaissance du besoin — Le respect des differences — Reconnaitre leurs capacités et ne pas être condescendant — Fermeté avec respect —Apporter une réelle expertise qui permettra de réussir la négociation — Respect de la face — Connaître leur code de communication : un OUI n’est pas un acquis, et un NON ne sera pas ou peu utilisé. »
Nicolas Bree, Directeur Commercial Indochine, Hilton, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« Les négociations peuvent prendre du temps en Thaïlande. Soyez patient et respectez le rythme de vos interlocuteurs, sans vous montrer impatient ou pressé. Exprimez vos intentions de manière indirecte et évitez de mettre la pression. Privilégiez une approche collaborative et proposez des solutions gagnant-gagnant. Ne forcez jamais un Thaïlandais à perdre la face, surtout en public. Préservez l’honneur et la réputation de vos interlocuteurs, même en cas de désaccord. »
Philippe Rossetti, Directeur Artistique, Central Retail, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« La culture Thaï est très proche commercialement de celle de la Chine car les grands retailers sont avant tout des familles d’origine chinoise. La négociation a donc un aspect très intime. il est nécessaire de passer beaucoup de temps pour établir une relation sur le long terme. »
Analyse
Réussir une négociation professionnelle en Thaïlande nécessite une compréhension approfondie de la culture locale et l’application de certaines stratégies spécifiques. Voici quelques conseils pour réussir une négociation en Thaïlande :
- Établissez une relation de confiance : Avant de commencer la négociation, prenez le temps de développer une relation de confiance avec votre interlocuteur. Les Thaïlandais accordent une grande importance aux relations personnelles et professionnelles.
- Faites preuve de patience : Les négociations en Thaïlande peuvent prendre du temps. Soyez patient et évitez de précipiter le processus. Prenez le temps d’entretenir des conversations informelles et de discuter des aspects non liés aux affaires.
- Montrez du respect : Respectez la hiérarchie et utilisez un langage respectueux tout au long de la négociation. Montrez votre respect envers votre interlocuteur en écoutant attentivement ses points de vue et en considérant ses opinions.
- Évitez la confrontation directe : Les Thaïlandais préfèrent éviter les confrontations directes. Adoptez une approche douce et diplomate pour exprimer vos points de vue et résoudre les différends éventuels.
- Soyez flexible : Soyez prêt à faire des compromis et à ajuster vos attentes pendant la négociation. La flexibilité est souvent appréciée en Thaïlande et peut contribuer à la conclusion d’un accord mutuellement bénéfique.
- Comprenez la notion de « saving face » : Évitez de critiquer ou de corriger votre interlocuteur en public, car cela pourrait causer une perte de face. Préférez aborder les problèmes de manière discrète et respectueuse en privé.
- Soyez conscient des signaux non verbaux : Les signaux non verbaux, tels que le langage corporel et les expressions faciales, peuvent être tout aussi importants que les mots eux-mêmes lors d’une négociation en Thaïlande. Soyez attentif à ces signaux pour comprendre les sentiments de votre interlocuteur.
- Consultez un intermédiaire culturel si nécessaire : Si vous n’êtes pas familier avec la culture thaïlandaise, envisagez de faire appel à un intermédiaire culturel ou à un consultant local pour vous aider à naviguer dans les nuances culturelles et à faciliter la communication.
En suivant ces conseils et en démontrant une sensibilité culturelle, vous augmenterez vos chances de réussir une négociation professionnelle en Thaïlande.
Quel est le bon style de management avec les Thaïlandais ?
Le manager français en Thaïlande doit adapter son style de management.
Témoignages
David Le Ny, Chief Human Resources Officer, Olmix Group, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« Il faut faire très très attention en Thaïlande. Quand vous faites des erreurs managériales, vous ne le savez pas tout de suite. Et si vous n’avez pas des gens de confiance qui vont vous remonter du feedback, ça peut être trop tard pour corriger le tir. J’ai vu plusieurs échecs comme ça, parce qu’une fois que les Thaïs se sont faits un point de vue sur vous, c’est très difficile de les convaincre d’en changer. »
« Les jeunes Thaïlandais ont une grande appétence pour apprendre, ont une grande appétence pour apprendre, comme je le disais. Donc leur permettre de grandir, leur permettre d’évoluer, leur permettre d’apprendre sur leur poste, cela créera beaucoup de reconnaissance et d’investissement.
Avec les seniors, c’est un peu plus dans le respect de la séniorité, dans la reconnaissance de ce qu’ils ont fait, dans la reconnaissance de leur réseau aussi.
Il faut comprendre comment ça marche, quelles sont les relations à l’intérieur de l’entreprise, connaître les réseaux internes. Ça c’est très très important. Les relations sont très fortes au sein d’une entreprise Thaï. Donc savoir qui s’entend bien avec qui, qui ne s’entend pas bien avec qui, c’est assez important. Au bout d’un certain temps, les Thaïs en parlent assez ouvertement. »
« C’est très difficile qu’on vous dise non, quand vous demandez quelque chose, quand vous conduisez un projet, quand vous fixez une date. Donc il faut très vite comprendre les signaux qui veulent dire que les gens n’ont pas compris, ou que ce que vous demandez n’est pas faisable, ou pas dans les délais impartis, ou pas avec un niveau de qualité imparti, ou qu’ils ne se sentent pas prêts à le faire, ou qu’ils ont besoin d’accompagnement. Ils ne vous le demanderont pas toujours, sauf peut-être vraiment les jeunes générations. Donc il faut faire très attention.
Il peut y avoir des « oui » qui veulent dire « non ». Il faut savoir revenir plusieurs fois sur le même sujet, réexpliquer, demander du feedback, leur donner la main, même s’ils ne veulent pas tellement la prendre. Vous devrez trouver un bon moyen de questionnement pour les faire reformuler avec leurs mots ce que vous avez proposé ou ce dont il a été discuté, pour être sûr que chacun est bien sur la même page, et que la chose à faire est réalisable dans les temps, avec le niveau de qualité attendu.
Il faut aussi déployer des bonnes boucles de contrôle, des points d’étape, pour vérifier que ça avance, parce qu’il est possible qu’on ne vous le dise pas et que vous vous rendiez compte au dernier moment ou trop tard que le projet n’a pas pris la direction que vous attendiez. »
Patrick Font, ex-Directeur Général Mexique, Zurich Insurance, témoigne de son expérience dans l’entretien que j’ai mené avec lui :
« Les Thaïlandais sont des gens extrêmement fiers – notamment du fait qu’ils n’aient jamais été colonisés. En outre, ils ne manifestent pas le besoin de s’ouvrir au reste du monde. Travailler pour une boîte étrangère implantée en Thaïlande représente un véritable défi. Le niveau d’anglais est généralement peu élevé et il faut aller au-delà de l’écoute pour les comprendre et surmonter les barrières linguistiques. Ce sont des personnes introverties qui ont besoin de temps pour être compris. »
Florian Compe, Asia Director of Business Development & Projects, Weexa, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« L’humain est au-dessus de tout. Les Thaïlandais ne veulent pas dire non, par politesse. La confusion, le refus, l’inconfort se traduisent par le non-verbal. Il est vital de les comprendre et de mettre à l’aise ses équipes pour les détecter, les partager et travailler ensemble sur des solutions pérennes. Le manager local est un « Touche a tout ». Il doit leader et coacher, avant de diriger. Comme je le dis souvent, pour atteindre les objectifs de l’entreprise, travaille avec des managers avec un profil Papa-cool. »
Philippe Rossetti, Directeur Artistique, Central Retail, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« Le premier point à intégrer est le très grand décalage culturel et managerial entre nos deux pays. Il faut comprendre que le premier décalage provient de la conception du temps. Dans les pays avec un climat continental, on se doit de planter au printemps pour récolter en été et préparer les réserves pour l’hiver. Cette façon de vivre ou de survivre a imprégné notre nécessité [occidentale] d’organiser et d’anticiper. [En revanche], en Thaïlande, [avec un] climat tropical [sans] aucune saison, il suffit de planter une semence pour en avoir les fruits quelques semaines plus tard. À partir de ce postulat, on peut aisément comprendre que notre notion de temps, d’anticipation, de vision, n’a absolument aucun point commun entre nos deux cultures. Il faut donc dans un premier temps être indulgent et se mettre en une posture d’observation. »
« [Je préconise] un management directif mais avec une grande intelligence émotionnelle. Pour les collaborateurs, rentrer dans une entreprise, c’est reconstruire une famille. Leurs collègues et la qualité de leur manager auront plus d’importance que la mission ou le salaire. Le bien-être est au coeur de la culture. » et aussi : « La Thaïlande est définitivement un pays à part dans l’Asie du Sud est car elle n a jamais été colonisée et que la culture bouddhiste a imprégné les habitudes et les comportements de chacun. Donc mon premier conseil c’est d’étudier cette culture et de la comprendre avant toute action majeure, que ce soit un changement de stratégie ou une reorganisation des équipes. Selon moi, l’humilité est la qualité première d’un expatrié et encore plus dans un pays comme la Thaïlande. »
Jean-Marc Van Hoeck, Directeur Technique, Sodexo, témoigne de son expérience dans l’échange que j’ai eu avec lui :
« Les employées doivent avoir confiance dans le management sinon, ils partent. [Pour cela il faut adopter] :
- Team management – Avoir des activités genre team building, restaurants etc…
- Friendly attitude
- [Avoir régulièrement des] Management meetings pour mettre au courant des progrès
- Savoir ce qui se passe pour ses employées (décès, Naissance…)
Si les staffs ont confiance, alors ils se battront pour le succès de l’entreprise. Ils seront libérés de leur timidité (de ne pas perdre la face) »
Paul Massard, coach partenaire de Cadran en Thaïlande, témoigne de son expérience :
« [Les clés du succès sont] :
- La légitimité du manager ne s’acquiert pas seulement par les résultats, mais aussi par l’attention individuelle qu’il porte à son équipe. Les discussions informelles sont encouragées. Je m’arrêtais souvent autour de la zone de snack au milieu du bureau pour discuter de sujets non professionnels avec l’équipe et notamment celle qui ne me rapportait pas.
- Les petits cadeaux (souvent des snacks) en retour de vacances ou de voyage professionnel sont très appréciés.
- Ces relations étant établies, lorsqu’il faut être ferme dans des décisions difficiles, il faut arguer le bénéfice collectif de l’équipe.
- Impliquer les membres de l’équipe dans le processus de prise de décision est souvent bénéfique, notamment par des conversations informelles qui permet de recueillir les obstacles. Ainsi lors de la réunion, la décision peut être communiquée en s’assurant de l‘harmonie et la cohésion de l’équipe. »
- Le respect de la hiérarchie est fort. Lorsque le chef présente un projet ou une idée en réunion , il ne faut pas s’attendre à obtenir des questions de la part des collaborateurs. »
Paul Roussel, Directeur Général, FiddAsia, témoigne de son expérience dans l’entretien que j’ai mené avec lui :
« Ouvrir une société en Thaïlande est assez simple. Toutefois, il faut retenir qu’un étranger qui monte une société locale doit l’enregistrer avec un minimum de 2 millions de bahts de capital, soit environ 50 000 €. Il doit également avoir un permis de travail, employer au minimum quatre Thaïlandais et le capital doit être libéré lors de la délivrance du permis de travail. »
Analyse
En Thaïlande, le style de management efficace repose en grande partie sur la compréhension et le respect des valeurs culturelles locales. Voici quelques principes clés à prendre en compte pour adopter le bon style de management en Thaïlande :
- Leadership participatif : En général, les Thaïlandais apprécient un style de management participatif où les employés sont encouragés à contribuer aux décisions et aux processus. Les managers devraient donc être ouverts à recevoir des idées et des suggestions de la part de leur équipe.
- Respect de la hiérarchie : Comme dans la société thaïlandaise en général, la hiérarchie est importante dans le milieu professionnel. Les managers doivent montrer du respect envers leurs subordonnés et s’attendre à ce que ceux-ci leur montrent du respect en retour.
- Communication claire et indirecte : Les Thaïlandais préfèrent souvent une communication indirecte et polie. Les managers devraient donc être capables de communiquer clairement tout en évitant les confrontations directes ou les critiques sévères.
- Encouragement du sanuk : Le « sanuk » est un concept thaïlandais qui signifie le plaisir ou l’amusement. Les managers peuvent encourager un environnement de travail où les employés se sentent à l’aise et apprécient ce qu’ils font.
- Développement des relations personnelles : Les relations personnelles sont importantes en Thaïlande, et les managers peuvent favoriser un climat de confiance en prenant le temps de connaître leurs employés sur le plan personnel.
- Flexibilité et adaptation : Les managers doivent être flexibles et capables de s’adapter aux changements et aux défis du milieu professionnel thaïlandais, qui peuvent parfois être imprévisibles.
- Encouragement du travail d’équipe : Le travail d’équipe est souvent valorisé en Thaïlande, et les managers peuvent encourager la collaboration et la coopération entre les membres de leur équipe.
En général, en adoptant un style de management qui intègre des éléments de respect, de communication transparente et d’engagement envers le développement de l’équipe, vous êtes plus susceptible de réussir dans le contexte professionnel en Thaïlande. L’adaptation à la culture locale est essentielle pour établir des relations de confiance et favoriser une atmosphère de travail positive.
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International Executive Coach & Adviser « Become an inspiring leader » Antoine Leygonie-Fialko est International Executive Coach & Adviser, spécialisé dans l’accompagnement des dirigeants à l'international vers « une pensée Claire et Calme, Bienveillante et Puissante ». Polytechnicien, Ingénieur des Ponts, Architecte et Docteur en Philosophie, puis diplômé INSEAD, il est fondateur de la Co-CREATiVE Communication® et de la société CADRAN qui opère mondialement. Auparavant, il a dirigé 7 sociétés, de la start-up au corporate, en France et à l’international (Europe, Eurasie, Afrique), dans diverses industries (bâtiment, internet, RH…). Aujourd’hui, fort de plus de 3 000 heures d’Executive Coaching sur 5 continents et 40 pays, détenteur du plus haut niveau de certification (ICF MCC « Master Certified Coach ») et plusieurs fois nominé « Top 5 International Executive Coach », il intervient auprès de tout dirigeant qui vise un leadership d'excellence et souhaite développer toute la puissance qui sommeille en lui et ses équipes.ANTOINE LEYGONIE-FIALKO