Carrière à l’international
Les clés d’un succès interculturel
Comment réussir son intégration professionnelle en Corée du Sud ?
Quels sont les grands principes pour réussir sa communication professionnelle en Corée du Sud ?
Témoignage
Robin Deblangy, CEO, Gontran Cherrier International, témoigne de son expérience dans l’entretien que j’ai mené avec lui :
« Du point de vue français les Coréens et les Japonais sont proches. Alors oui géographiquement ils le sont. Parfois sur certains aspects comme le respect de hiérarchie également. Mais sur d’autres points ils sont quasi opposés. L’histoire entre les deux pays est très complexe. La Corée a un une culture plus américanisée avec un discours plus ouvert et des discussions qui peuvent être beaucoup plus tranchées. »
Analyse
Selon Anaïs Mahout, il faut être attentif aux similitudes et différences révélées par le modèle de Geert Hofstede :
Les 3 points communs entre la France et la Corée du Sud :
- La France comme la Corée du Sud ont un rapport très hiérarchique dans les rapports de domination.
- La France et la Corée du Sud sont des sociétés « féminines », c’est-à-dire que l’on cherche à approfondir les relations, et la qualité de vie, en essayant de travailler moins dur.
- Dans ces deux sociétés, il y a un besoin important de règles qui les régissent. Elles sont anxieuses en ce qui concerne l’avenir futur et ont besoin de le planifier.
Les 3 différences entre la France et la Corée du Sud :
- La France présente une culture individualiste et la Corée du Sud une culture collectiviste. La Corée du Sud se concentre donc sur les intérêts du groupe avant ceux de l’individu et c’est l’opposé pour la France.
- Ensuite, les deux pays se distinguent sur l’orientation à court et à long terme. Les Sud-Coréens s’orientent plus vers le futur et [cherchent] à établir des objectifs nouveaux, tandis que les Français s’attachent au passé et au présent, ainsi qu’à leurs valeurs traditionnelles.
- Pour finir, la France et la Corée du Sud sont différentes dans leur manière de se restreindre ou non. Les Sud-Coréens [ont] plus tendance à restreindre leurs désirs […], et les Français […] se restreignent relativement moins.
Voici quelques exemples concrets présentés par Anaïs Mahout.
- Si un jour vous invitez quelqu’un et que cette personne vous répond : « pourquoi pas, mais ça va être difficile », cela veut dire qu’elle ne veut ou ne peut pas. Le problème c’est qu’en tant que français on va avoir tendance à insister en pensant que c’est difficile, mais il y a sans doute une chance de motiver cette personne, et cela va paraître fatigant pour l’interlocuteur sud-coréen.
Selon Insight Korea :
Les Coréens sont très sensibles à la communication non verbale.
Témoignage
Dans un des témoignages recueillis par Anaïs Mahout, ce point est confirmé :
« […] Je fais très attention à ma communication non verbale, avant de partir ici, j’avais appris tous les gestes et les signes corporels non verbaux coréens nécessaires dans la vie de tous les jours »
Quel comportement faut-il adopter dans un contexte professionnel ?
Le comportement et la culture professionnels en Corée du Sud se distinguent de la France.
Témoignages
Franck Malochet, CEO Corée du Sud, RCI Financial Services Groupe RENAULT, témoigne de son expérience dans l’entretien que j’ai mené avec lui :
« En Europe on utilise des lettres romaines constituant un alphabet et c’est simple. Quand on arrive en Russie lire le cyrillique est difficile mais on peut saisir assez vite. Quand on arrive en Chine sans alphabet, on ne comprend plus rien. Le hànyǔ c’est difficile à lire et il n’y a pas de déclinaison. Et l’écriture coréenne, le hangeul, est encore un autre type d’écriture compliquée. C’est passionnant et il faut vraiment être ouvert. Enfin, je crois aussi utile de rappeler que les compétences d’un expatrié ne sont pas uniques et sont souvent aussi disponibles sur le marché. Ce qu’on attend de nous, c’est d’apporter quelque chose de plus : une vision, l’expérience de marchés différents, quelque chose que nous avons acquis ailleurs. C’est tout cela que nous devons donner. »
Analyse
Selon Insight Korea :
La relation personnelle se construit en dehors du temps de travail au cours de repas, beuveries, barbecues, vacances. Il faut donc prévoir d’y consacrer du temps et ne pas le prendre comme une contrainte mais comme un plaisir.
[En outre] Afin de travailler efficacement dans un milieu professionnel coréen et éviter les écueils des différences culturelles, il faut assimiler [la] vision paternaliste du management. Il y a quelques règles de bases à respecter :
- Apprendre le coréen (un minimum),
- respecter les rites (politesse, respect des ainés, du chef),
- accepter que le chef ait toujours raison,
- jouer collectif et s’appuyer sur les dynamiques de groupe,
- travailler dur sans lésiner sur ses efforts,
- communiquer de façon explicite sans être impoli (la sincérité est une sincérité d’acte et non de parole), humilité et bienveillance.
Témoignage
Voici quelques exemples et témoignage concrets présentés par Anaïs Mahout.
- [Un français témoigne] « Je pense que le plus difficile pour moi, ça a été de comprendre comment on communique au travail en Corée du Sud : comment est-ce qu’on doit faire pour bien s’entendre avec ses collègues. »
Quel est le bon style de management avec les Coréens ?
Le manager français en Corée du Sud doit adapter son style de management.
Analyse
Selon Insight Korea :
[…] Dans l’entreprise, la structure organisationnelle ne fait que reproduire le comportement social. Les valeurs et pratiques associées sont le respect stricte de la hiérarchie et des figures d’autorité (le chef a toujours raison dans tous les cas), l’entraide et la solidarité en cas de coup dur ; coup dur professionnel (le manager n’hésite pas à relever les manches pour aider ses équipes en cas de surcharge de travail) ou personnel (il y a une certaine tolérance pour laisser le collaborateur gérer des situations d’ordre privé pendant son temps de travail).
Ces spécificités dont plus particulièrement le respect de l’autorité et le collectif sont des traits que l’on retrouve dans les cultures d’entreprises chinoises et japonaises. Le collectif écarte le traitement individuel au profit d’un traitement collectif de l’équipe. Une prime ne sera par exemple jamais individualisée mais collective. Le leadership est l’apanage du chef. Donc les négociateurs sont dépendants du siège et de leur hiérarchie et au final, ils ont très peu de marge de manœuvre. Pourtant la stratégie est élaborée par le middle management mais doit être validée par le top management avant sa mise en œuvre. Les décisions impliquent donc à la fois les managers qui élaborent et les dirigeants qui valident.
Mais le modèle de management coréen reste assez hybride. Fortement impacté par le confucianisme pour les PME, il sait être très innovant parfois. Pour les grands groupes, il s’inspire beaucoup des modèles managériaux américains et japonais.
Selon Anaïs Mahout,
Dans le milieu du travail au sein de culture collective, la hiérarchie est très importante et les employés ne remettent pas en cause les ordres qui leur sont donnés, ils les exécutent.
Ainsi, si un employé n’est pas très performant, cela ne peut pas constituer un motif de renvoi.
Nos Articles sur le management interculturel en Corée du Sud :
- Paroles de dirigeant à l’international : Franck Malochet, CEO Corée du Sud, RCI Financial Services Groupe RENAULT
- Paroles de dirigeant à l’international : Robin Deblangy, CEO, Gontran Cherrier International
- Tous les articles sur la Corée du Sud…
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International Executive Coach & Adviser « Become an inspiring leader » Antoine Leygonie-Fialko est International Executive Coach & Adviser, spécialisé dans l’accompagnement des dirigeants à l'international vers « une pensée Claire et Calme, Bienveillante et Puissante ». Polytechnicien, Ingénieur des Ponts, Architecte et Docteur en Philosophie, puis diplômé INSEAD, il est fondateur de la Co-CREATiVE Communication® et de la société CADRAN qui opère mondialement. Auparavant, il a dirigé 7 sociétés, de la start-up au corporate, en France et à l’international (Europe, Eurasie, Afrique), dans diverses industries (bâtiment, internet, RH…). Aujourd’hui, fort de plus de 3 000 heures d’Executive Coaching sur 5 continents et 40 pays, détenteur du plus haut niveau de certification (ICF MCC « Master Certified Coach ») et plusieurs fois nominé « Top 5 International Executive Coach », il intervient auprès de tout dirigeant qui vise un leadership d'excellence et souhaite développer toute la puissance qui sommeille en lui et ses équipes.ANTOINE LEYGONIE-FIALKO